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Publié le par Abbé Augustin FOKAM

Conférence débat à l’occasion de la Pentecôte 2012
Thème : « Laissez le Feu de l’Esprit Saint descendre sur vous »


Introduction
Descend sur nous, Esprit Saint ! Allume en nous le feu de ton amour!
Chant à l’Esprit Saint
Nous sommes tous à la quête d’une onction spéciale du Saint-Esprit. Il s’agit de cette pluie de bénédictions qu’il est le seul à pouvoir nous donner à travers ses dons et ses fruits, mais pour goûter pleinement à tout cela, il nous faut faire des efforts pour laisser l’Esprit de Dieu agir dans notre vie à notre place. Dans les Groupes du Renouveau Charismatique et dans beaucoup d’autres mouvements d’action catholique, on parle de l’Esprit Saint parfois avec raison, parfois à tort et à travers. Mais les milieux les plus sensibles à la troisième personne de la Sainte Trinité semble être les milieux charismatiques. Ce qui est étonnant, c’est que beaucoup de ceux qui font appel à l’Esprit Saint, en même temps, ne laissent pas la possibilité à l’Esprit Saint de venir en eux les illuminer de son Feu. En effet, très souvent, c’est nous-mêmes qui créons des obstacles à la libre action du Saint-Esprit dans notre vie. D’où cette invitation et cet impératif : « Laissez le Feu de l’Esprit Saint descendre sur vous ».
Approche notionnelle du thème

L’impératif « laissez » et le Verve descendre
« Laissez…descendre ». Il s’agit ici d’un impératif, d’un ordre et en même temps d’une invitation. Un impératif, traduit une obligation, un ordre en anglais imperious. Il qualifie quelque chose d'obligatoire. En Anglais impératives. Comme synonymes nous avons : commandement, contrainte, devoir, nécessaire, nécessité, obligation Et il convient à chacun de bien vouloir répondre à cette invitation. Le verbe descendre, est un verbe intransitif. Il signifie aller du haut vers le bas. Comme synonyme, nous avons le verbe dévaler en Anglais to go down. Il peut signifier aussi être en pente. Le même verbe a d’autres sens : baisser, diminuer de niveausortir de.
Le jour de la Pentecôte, l'Esprit descend comme un Feu, ouvre les cœurs, les envoie en mission et les accompagne pour cette mission."Tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont enfants de Dieu. L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur. Mais c'est un Esprit qui fait de vous des enfants de Dieu et qui nous permet de crier: «Abba,ô mon Père!»..." Rom 8-14 Pour Saint Paul, avec l'Esprit Saint nous ne sommes jamais seuls.
Nous faisons partie d'une grande famille, d'une famille unie, d'une famille faite d'hommes libres! L'Esprit nous aide à vivre en enfants de Dieu!"Se préoccuper des désirs de l'Esprit Saint mène à la vie et à la paix!" Rom 8-6 L'Esprit Saint marque l'homme! Il le marque à l'intérieur, le transforme... Et cela se voit à l'extérieur!
« Le Feu » : regard catholique
L'image du feu est souvent reliée à l'idée de violence. Pourtant, ce thème est fréquent dans la Bible ou encore dans les propos religieux : « Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier !» (Jean-Paul II à Tor Vergata le 20 août 2000).
Le thème du feu, que ce soit sous la forme de la lumière ou encore du feu lui-même est l'un des plus répandus dans la Bible. Ainsi, selon un relevé rapide effectué dans la Concordance de la TOB (Cerf/Société biblique française, 1993), on peut constater que le mot feu est utilisé 483 fois, et celui de flamme 58, soit un total de 541 occurrences. Si l'on y rajoute le mot lumière, qui est écrit 225 fois, on arrive à un total de 766 citations. Certes, ces 766 citations ne sont rien au regard de l'invocation de Dieu, qui revient 4.698 fois, mais elles sont très significatives si l'on songe que le mot amour ne revient que 172 fois, celui de justice/jugement 616 fois, celui de juste 435 fois et celui de Loi 627 fois. On peut donc d'ores et déjà percevoir l'importance du thème du feu dans l'ensemble de la Bible. Le thème du feu est un thème central de la Bible, tout comme il est d'ailleurs au centre de la plupart des grandes religions, tant mono- que poly-théistes.
Le feu peut être gloire et grandeur de Dieu (Dt 5, 24 ; He 12, 29 ; …), parole ou appel de Dieu (Gn 15, 17-18 ; Is 20, 9 ; Jr 30, 27 ; …), manifestation ou présence de Dieu (1R 18, 38 ; Ps 68, 3 ; …), ou encore manifestation de la force de l'Amour (Ct 8, 6 ; …). Il peut aussi être guide des hommes, guide du peuple de Dieu (Ex 13, 21). En ce sens, le feu est vie, gloire du seigneur. Cette vision du feu trouve son apothéose grandiose et majestueuse dans le signe de la Pentecôte (Ac 2, 3), l'Esprit Saint, personne de la Trinité. Songions au prologue de l'Évangile de Jean :« Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu » (Jn 1, 1),ce qui nous renvoie aux sens précédents. On peut donc d'ores et déjà présumer, à l'aune de la Pentecôte, que lorsque le feu qui embrase sans consumer (Ex 3, 2) est présent à tous les moments clés de l'Histoire sainte, et toujours pour traduire la présence de Dieu lui-même ; c'est le sens du buisson ardent (Ex 3, 2-4), annonce de la révélation de Dieu à Moïse. Il ne semble donc pas nécessaire de devoir distinguer de différences substantielles entre le feu du buisson et celui de la Pentecôte qui éclaire les Apôtres et scelle le destin de l'Église. Une note dans la Bible de Jérusalem, sous [Ex 19, 16] rappelle d'ailleurs qu' orage, vent, feu, tonnerre, nuée sont des signes traditionnels de la présence de Dieu, maître des forces de la nature, de sa majesté, de la crainte qu'il inspire.
Pour finir, le feu, du moins appliqué à Dieu, peut aussi être purification et châtiment (Gn 3, 24 ; Is 5, 24 ; Lc 16, 24), expression du jugement de Dieu qui purifie (Is 10, 17).
On retrouve le feu comme signe de l'Alliance, par exemple à l'occasion de l'alliance entre Dieu et Abraham. Néanmoins, cette alliance est plus personnelle que celles avec Adam ou Noé, car non plus établie avec l'humanité, mais avec un homme, sa lignée, sa descendance, donc avec un peuple : Israël, peuple dont le destin sera désormais lié au dessein de Dieu. Désormais, le projet messianique de Dieu ne sera relancé qu'au travers d'Abraham (Gn 15, 17-21 ; 17, 1-14) et de la notion de peuple élu. Par l'alliance avec Abraham, Dieu a établi Israël comme son peuple (Lv 26, 12), et, dès lors, Dieu aime son peuple qui le suit, le chargeant d'une lourde mission qu'il ne perçoit pas toujours : celle de préparer la venue du Christ. Israël est ainsi le destinataire de la Promesse, non pas en tant qu'ensemble d'individus, mais en tant que peuple. Israël a donc ici un sens eschatologique, mais aussi une dimension historique qu'il ne faut pas oublier. Cette vocation d'Israël se retrouvera confirmée par la Promesse faite à Moïse (Ex 3, 13-15) ; ce sera dès lors, et ce jusqu'au Christ, non plus l'histoire de l'humanité unie mais celle du peuple uni. Mais là encore, même si la Promesse universelle de Yahvé s'étend à toute la terre (Ex 19, 5), elle sera d'abord reliée à l'Alliance avec Moïse (Ex 24, 1-11 ; 34, 10-13), malgré la tentation des idoles (2R 21, 23), avec la lutte contre les faux dieux (Ex 34, 14). Ce qui prime alors, ce n'est pas l'idée d'amour universel, mais celle d'élection, cette élection apparaissant déjà dans le sacrifice d'Abraham (Gn 22, 15-18) et confirmée à de nombreuses reprises (Is 48, 15 ; Os 2, 21-22). Néanmoins, l'histoire d'Israël sera celle d'un Salut inaccompli (Jr 31, 31-34), seule la venue du Christ étendant à nouveau à tous les hommes la Promesse du Salut et de la Rédemption (Ep 3, 5-6) ; en ce sens, et ainsi que l'a écrit Irénée de Lyon dans sa Démonstration de la prédication apostolique, l'histoire sainte d'Israël devrait s'interpréter comme la prophétie du Christ Jésus.
L'alliance avec Abraham se fît en deux temps - comme dans le cas de Noé - :
Une annonce au cours de laquelle Dieu semble parler directement avec le Patriarche qui accepte de marcher désormais en confiance en, avec et derrière le Seigneur (Gn 12, 2-3) ;
Puis, un établissement de l'alliance elle-même, là encore avec Dieu parlant, mais en une vision, puis une torpeur. Ici apparaît l'image du feu, image que l'on pourrait peut-être rapprocher de l'Autel des holocaustes (Gn 27, 1-8) sous certains aspects, ainsi qu'avec [Gn 24, 5-8], avec l'aspersion du sang, image que l'on retrouvera avec « le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle » établie par Jésus-Christ. C'est l'épisode du four brûlant et du brandon de feu passant entre les animaux partagés (Gn 15, 17-18) ; on peut ici percevoir une certaine identité avec [Ex 19, 18] : ce brandon de feu, c'est Dieu lui-même qui passe entre les morceaux de chair pour sceller l'alliance-contrat avec Abraham, l'usage rappelé en [Jr 34, 19] étant alors de découper une bête en deux et de passer entre les morceaux pour montrer que l'on concluait un contrat ou une alliance. Dieu montre bien à Abraham qu'il a conclu avec lui une alliance solennelle et définitive. Le feu est ici Dieu lui-même.
C'est surtout lors de l'Alliance avec Moïse que l'on retrouve l'image du feu, et ce à au moins deux moments, cette Alliance pouvant se décliner en trois temps : la vocation, la révélation de l'Alliance, la conclusion de l'Alliance, le feu étant directement présent dans les deux premiers de ces temps. Par l'appel qu'il lance à Moïse, par la définition de sa vocation (Ex 3, 1-20) ; Dieu lui donne une mission : sauver son peuple, avec le très beau : « Je suis celui qui suis !» (Ex 3, 14).
C'est l'épisode du buisson ardent : « Le buisson était embrasé mais le buisson ne se consumait pas » (Ex 3, 2). Si Moïse va changer son chemin pour aller voir ce buisson mystérieux, il ne sait pas encore qu'il vient d'être ébloui par Dieu, de changer le chemin de sa vie ; désormais, ayant « vu » Dieu qui s'exprime au travers ce buisson et traduit sa magnificence par ce feu, expression solennelle de l'Esprit si on revient à la Pentecôte, il ne peut plus ignorer ni ses frères, objets de sa mission, ni surtout Dieu, ou plutôt sa révélation. Comme Dieu a envoyé les Apôtres « remplis de l'Esprit Saint » (Ac 2, 4) pour transmettre la Bonne Nouvelle de son Fils au monde (repenser ici à Ga 3, 26-28), et ce par l'entremise du feu qui est sans consumer, Dieu envoie Moïse pour guider son peuple. On pourrait presque dire que l'épisode du buisson ardent est la Pentecôte de l'Ancien testament, ces deux feux étant celui de l'Esprit Saint venu parler aux hommes par l'intermédiaire d'un des leurs. Néanmoins, une différence : ici, Dieu parle, alors qu'à la Pentecôte ce sont les Apôtres qui parlent… La Théophanie, la révélation de l'Alliance est donc un dialogue (Ex 19, 16-25), Dieu parlant par le tonnerre, mais elle est aussi feu puisque Dieu descend sur la montagne dans le feu (Ex 19, 18). C'est à la fois rappel de sa vocation à Moïse, mais surtout expression de la grandeur de Dieu.
Le feu est donc présent dans ces exemples pour, et uniquement pour, sceller l'Alliance. Il serait comme une solennité octroyée par Dieu aux hommes pour qu'ils puissent conceptualiser matériellement - et non pas seulement spirituellement et ce de par la nature humaine elle-même - le contrat absolu qu'est une Alliance. C'est peut-être pour cela que le feu est présent au moment de l'établissement de l'Alliance avec Abraham, à celui de la vocation de Moïse et à celui de la révélation de l'Alliance en Horeb, et non à chaque moment de Dieu. C'est peut-être pour cela que le feu est revenu à la Pentecôte pour sceller la Nouvelle Alliance. Ce feu, c'est le Verbe matérialisé, d'où son absence pendant la présence humainement terrestre du Christ, car Il était déjà incarné. Avec Jésus, Dieu se fait homme. Il n'a plus besoin de médiateur. Le Christ est le feu divin lui-même, car il est la lumière absolue :
« Je suis la lumière du monde. Celui qui vient avec moi ne marchera pas dans la nuit, mais il est la lumière et la vie » (Jn 8, 12).
Par contre, on remarquera que l'image du sang est présente, notamment lors de la mort de Jésus, mais surtout au travers de la coupe qui est la nouvelle Alliance dans le sang du Christ versé pour tous les hommes (Lc 22, 20). Ce feu, c'est la signature de Dieu au bas du contrat de l'Alliance.
l’Esprit Saint
Qui est l’Esprit Saint ?Il ne faut pas confondre l’esprit tout simplement humain et l’Esprit Saint. L’Esprit Saint, c’est la troisième Personne de la Sainte Trinité. L’Esprit Saint est l’Esprit commun au Père et au Fils. On l’appelle l’Esprit au sept dons, l’Esprit de Vérité.
“L’esprit de l’homme qui est en lui” n’est pas à confondre avec l’Esprit de Dieu. « Qui donc, parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme ? Seul l’esprit de l’homme le sait, lui qui est dans l’homme. De même, personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu sinon l’Esprit de Dieu. » (Première lettre de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 2 verset 11.Qu’est-ce que “l’esprit de l’homme” Sa raison, sa mémoire, sa connaissance, sa volonté, sa conscience, sa sensibilité ? Tout cela et d’autres facultés encore, ou plutôt ce qui en réalise l’unité, ce centre de l’être qui en fait un sujet doué de facultés. L’homme est en continuité organique depuis son centre le plus intime jusqu’en son extérieur le plus épidermique, c’est pourquoi les mouvements de son âme affectent tout son corps et se devinent souvent à l’aspect de sa peau. L’esprit humain a soif de parole et de vérité, il se nourrit d’art et de littérature, d’œuvres au sens plein, solide et profond.
La première section de la troisième partie du Catéchisme de l’Église catholique s’intitule : “La vie dans l’esprit”. Sans majuscule. Mais la première ligne sous le titre, placée comme en apposition, s’énonce : « La vie dans l’Esprit Saint accomplit la vocation de l’homme. » Avec une majuscule. Quelle curieuse hésitation, n’est-ce pas ? Plus loin dans l’ouvrage, nous lisons au N° 2684 : « Dans la communion des saints se sont développées, tout au long de l’histoire des Églises, des spiritualités. Le charisme personnel d’un témoin de l’amour de Dieu pour les hommes a pu être transmis, tel “l’esprit” d’Élie à Élisée et à Jean-Baptiste, pour que des disciples aient part à cet esprit... Elles réfractent, dans leur riche diversité, la pure et unique lumière de l’Esprit Saint. » Nous pouvons comprendre que l’esprit en général, sans majuscule, est le sujet personnel humain. Dans le mystère de l’Alliance, octroyée par pure grâce, du sujet personnel divin avec l’homme, l’Esprit qui est Dieu entre de quelque manière en composition avec l’esprit de l’homme. Ainsi l’esprit du saint homme se fait-il “spiritualité”, don de Dieu susceptible de se donner et de se recevoir, de se transmettre d’homme à homme.Nous allons voir comment l’Esprit Saint est désigné dans l’Ancienne et la Nouvelle Alliance.
L'Esprit Saint sa désignation et son rôle dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament
Dans le Premier Testament.
Ll'Esprit est là dès le commencement. On l’appelle Esprit de Dieu, Esprit de Sagesse, d’intelligence, de conseil, de force, Esprit de science et de crainte de Dieu. Il joue un rôle capital à la création, à la vie. "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vague et vide, les ténèbres couvraient l'abîme, l'Esprit de Dieu planait sur les eaux." L'Esprit est nécessaire à la création, à la vie.
L'Esprit accompagne ensuite le peuple de l’Ancien Testament. Il peut guider les rois et les prophètes... "L'Esprit de Dieu s'empara de David". Samuel 16-13. Le roi selon le cœur de Dieu (le roi messie) est pénétré de son Esprit Saint. "Sur lui repose l'Esprit de Dieu, Esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de science et de crainte de Dieu. Il ne juge pas selon l'apparence.... Isaïe 11-1 L'Esprit accompagne, guide, transforme l'homme! Il le rend plus proche de Dieu, plus Saint! L'Esprit n'est pas réservé à quelques-uns. Il veut habiter le cœur de l'homme. "Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un Esprit nouveau... Je mettrai mon Esprit en vous... Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu..." Ezéchiel 36,26L'Esprit Saint est pour tous! Il veut nous pénétrer.
L'Esprit Saint, sa désignation et son rôle dans Le Nouveau Testament
L’Esprit Saint ici est appelé Esprit de Vérité.L'Esprit est présent au commencement de la vie publique de Jésus. Il inaugure sa mission. Il est actif en lui: il vit en lui, il le pousse."Au moment où Jésus sortait de l'eau, il vit le ciel s'ouvrir et l'Esprit Saint descendre sur lui comme une colombe." Marc 1-10"Tout de suite après, l'Esprit le poussa dans le désert." Marc 1-12. L'Esprit Saint peut vivre en nous et nous pousser vers des lieux où nous ne serions jamais allés seuls! L'Esprit Saint accompagne Jésus, il le conduit. Il est là dans les difficultés. Il aide à résister à la tentation."Jésus, rempli de l'Esprit Saint, revint du Jourdain et fut conduit par l'Esprit dans le désert." Luc 4-1Dans les jours noirs de nos vies, dans les moments de tentation, l'Esprit Saint peut nous aider à lutter. L'Esprit Saint accompagne Jésus. C'est ensemble qu'ils marchent vers les hommes."Jésus retourna en Galilée, plein de la puissance du Saint Esprit" Luc 4-14L'Esprit Saint nous envoie en mission, il nous pousse vers les hommes. La mission de Jésus est toute tournée vers le bonheur de l'homme: il doit annoncer la Bonne Nouvelle, libérer, éclairer l'homme.
"L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a consacré pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour proclamer la délivrance aux prisonniers et le don de la vue aux aveugles, pour libérer les opprimés, pour annoncer l'année où Le Seigneur manifestera sa faveur." Luc 4-18L'Esprit Saint nous envoie pour annoncer une très Bonne Nouvelle !
« Laissez le Feu de l’Esprit Saint descendre sur vous »
Le Feu de l’Esprit Saint.« Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé » (Lc 12, 49). Dans ce passage, il s’agit du Feu de l’Esprit Saint, le Feu de l’Amour de Dieu, le Feu de Dieu, le Feu du Ciel. A la Pentecôte, l'Esprit Saint se manifeste comme un feu. Sa flamme est descendue sur les disciples réunis, elle s'est allumée en eux et leur a donné la nouvelle ardeur de Dieu. Ainsi se réalise ce qu'avait prédit le Seigneur Jésus :
« Les apôtres, avec les fidèles des diverses communautés, écrit le Pape Benoit XVI, ont apporté cette flamme divine jusqu'aux extrémités de la terre ; ils ont ouvert ainsi une route pour l'humanité, une route lumineuse, et ils ont collaboré avec Dieu qui, par son feu, veut renouveler la face de la terre. Combien ce feu est différent des guerres et des bombes ! Combien est différent l'incendie du Christ, propagé par l'Eglise, par rapport à ceux allumés par les dictateurs de toute époque, jusqu'au siècle dernier, qui laissent derrière eux une terre brûlée. »
Le Saint Père enchaine : « Le feu de Dieu, le feu de l'Esprit Saint, est celui du buisson qui est embrasé, mais ne se consume pas (cf. Ex 3, 2). C'est une flamme qui brûle, mais ne détruit pas ; qui au contraire, en s'embrasant, fait apparaître la meilleure part de l'homme et la plus vraie ; et qui comme dans une fusion fait apparaître sa forme intérieure, sa vocation à la vérité et à l'amour.
Origène, un Père de l’Eglise écrit dans l’une de ses homélies sur Jérémie le prophète : "Qui est à mes côtés est au côté du feu" (Homélie sur Jérémie l. I[III). « Dans le Christ, en effet, dit une fois de plus le Saint Père Benoit XVI, habite la plénitude du Dieu, qui dans la Bible est comparée au feu. Nous avons observé il y a peu que la flamme de l'Esprit Saint embrase, mais ne brûle pas. Et celle-ci opère toutefois une transformation, et pour cela, elle doit consumer quelque chose dans l'homme, les résidus qui le corrompent et l'entravent dans ses relations avec Dieu et avec son prochain. Mais cet effet du feu divin nous effraie, nous avons peur de nous y "brûler", nous préférerions demeurer comme nous sommes. Cela dépend du fait que, très souvent, notre vie est organisée dans une logique de l'avoir, de la possession et non du don de soi. Beaucoup croient en Dieu et admirent la figure de Jésus Christ, mais quand il leur est demandé de perdre quelque chose d'eux-mêmes, alors ils font un pas en arrière, ils ont peur des exigences de la foi. Il y a la crainte de devoir renoncer à quelque chose de beau, auquel nous sommes attachés ; la crainte que suivre le Christ nous prive de la liberté, de certaines expériences, d'une part de nous-mêmes. D'un côté, nous voulons être avec Jésus, le suivre de près, et de l'autre, nous avons peur des conséquences que cela entraîne. »
Dans les évangiles, l'Esprit Saint est promis aux disciples de Jésus. "Je vais envoyer sur vous ce que le Père a promis." Luc 24-49. « Je vais envoyer ». Il y a un mouvement d’une importance capitale qui va s’opérer. Il y a un Feu spécial qui va descendre sur les apotres, va les illuminer et transformer complètement leur vie. Saint Jean, parle beaucoup de l'Esprit Saint. L'homme doit l'accueillir..."Celui qui doit vous venir en aide, le Saint Esprit, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit." Jean 14-26"Celui qui doit vous venir en aide viendra: c'est l'Esprit de vérité." Jean 15-26"Quand viendra l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité." Jean 16-13
Lorsqu'il parle de l'Esprit Saint, Jean emploie aussi le nom de Paraclet. Le paraclet, c'est celui qu'on appelle à notre côté pour se défendre, pour être plus fort, pour tenir!L'Esprit Saint nous vient en aide, nous aide à tenir; il nous enseigne, il nous conduit vers la vérité. Il est donc indispensable si nous désirons vivre vraiment en enfants de Dieu!
Dans le Premier Testament, les rois recevaient l'onction. Ils étaient marqués (oints) avec de l'huile, signe de l'Esprit Saint qui veut habiter le cœur de l'homme. Ces rois étaient appelés messies (Ceux qui ont reçu l'onction, qui ont reçu l'Esprit Saint). Jésus n'a pas reçu une onction comme les rois, mais l'Esprit de Dieu habite en lui. C'est pour cela que Jésus est appelé Messie (en hébreu) ou Christ (en grec).L’Esprit Saint ne descend pas en nous pour repartir. Il descend pour rester avec nous.
Jésus Christ donne l’Esprit. « Au terme nous parviendrons tous ensemble... à la plénitude de la stature du Christ. » (Éphésiens 4,13). C’est l’accomplissement de la Pentecôte, la plénitude de la Révélation réalisée dans le Nouveau Testament : « Laissez-vous guider intérieurement par un esprit renouvelé. Adoptez le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu. » (Éphésiens 4,23-24). Pourquoi l’Esprit Saint descend en nous ?
L’œuvre de Dieu par la puissance de l’Esprit Saint est unique : en nous donnant son Fils et la foi en lui, Jésus Christ, il réalise notre “christification”, notre divinisation. Mais cette œuvre unique a deux aspects. Le premier est notre libération du mal : conversion, pardon, purification, sanctification. Le second est notre association au service de son Fils : apostolat et martyre. Ces deux aspects ne sont pas strictement successifs et ne peuvent être séparés en général dans la vie du chrétien. Jésus pour lui-même, bien entendu, n’avait pas besoin du premier aspect. Ni, d’ailleurs, sa mère la Vierge Marie, ni non plus ceux qui se trouveraient, de leur vivant, parfaitement sanctifiés. Mais pour l’immense majorité des chrétiens, les deux aspects s’appellent l’un l’autre : tout progrès en sainteté fait du chrétien un témoin plus fidèle et plus généreux du Christ, et tout progrès dans la fidélité au service de l’Évangile fait grandir en sainteté le serviteur de l’Évangile.
Nous devons laissez le Feu de l’Esprit descendre en nous, pour nous transformer de l’intérieur. Nous sommes au cœur de la source unique, le mystère de la croix du Christ et de la part qui nous est donnée à cette passion pour avoir part à sa résurrection. Tel est le sens de notre baptême : nous laisser toucher en nos œuvres vives vouées à la mort, nous laisser couler dans la mort du Christ, en sorte que, de la mort du vieil homme, naisse en nous la possibilité de la venue de l’homme nouveau. Alors nous vivons “en Christ”, c’est-à-dire sous son règne de justice, d’amour et de vérité. Tel est aussi le sens de l’expression “vie dans l’Esprit” que l’on peut rapporter au “baptême dans l’Esprit Saint” annoncé par Jean-Baptiste : l’immersion de l’esprit de l’homme, de son sujet personnel, dans l’infini de L’Esprit de Dieu. Celui qui accueille la parole de Jésus, demeurant ainsi en lui, accueille Dieu lui-même qui vient demeurer en lui : « L’Esprit est vraiment le lieu des saints, et le saint est pour l’Esprit un lieu propre, puisqu’il s’offre à habiter avec Dieu et est appelé son Temple. » Cette phrase de saint Basile est adoptée par le Catéchisme de l’Église catholique au N° 2684.
Le don de Dieu se reçoit jour après jour dans sa Parole proclamée en Église et écoutée de même dans l’obéissance de la foi, en sorte que nous reconnaissons l’obligation impérieuse de la mettre en pratique dans toute notre existence. Chaque jour nous devons laisser le Seigneur lui-même nous ouvrir l’oreille, et ne jamais penser que nous avons cessé de lui résister. Cette voie très concrète d’obéissance difficile, ouverte par les sacrements de l’initiation chrétienne (Baptême, Confirmation et Eucharistie) et jalonnée par la messe dominicale régulière et les autres sacrements, est celle à laquelle nous sommes assignés jusqu’au bout, et de laquelle nous ne pouvons jamais décoller sans nous égarer. La vie dans l’Esprit est une humble fidélité de chaque jour, dont l’exemple éminent est donné par la toute sainte Vierge Marie. Cette vie est le mystère sponsal de l’Amour divin, celui de l’Alliance du Dieu trois fois saint épousant sa pauvre créature humaine par pure grâce, et qui la transforme au point de ne plus faire qu’Un avec elle.
Les obstacles à l’action du Feu de l’Esprit Saint en nous
Le Saint-Esprit ne peut agir dans notre vie que si nous sommes centrés sur Jésus –Christ. Eph 1,13 En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Evangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, Notre attrait pour la vie de l’Esprit et les dons spirituels ne doit pas se faire au détriment de notre amour pour la personne de jésus. N’oublions pas que la pentecôte n’aurait pas eu lieu si il n’y avait pas eu auparavant la croix.

On ne peut pas vouloir la puissance de l’Esprit sans passer par la croix. Jésus avait-il le choix de vivre ou non la Passion ? Bien sûr ; Il pouvait refuser de mourir de la sorte, mais voilà, il a fait ce choix terrible d’obéir à son père : Mt 26,39 Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.
Dans notre quête spirituelle vers plus d’Esprit –Saint, nous devons donc constamment avoir à l’esprit et dans le cœur, ce que Jésus a fait pour nous sur la croix. Notre amour pour Jésus-christ doit être notre motivation première dans cette quête, il doit être au centre de toutes nos aspirations, parce qu’on ne peut pas dissocier l’action du Saint-Esprit de notre relation avec Jésus.

L’Esprit –Saint dans notre vie ne peut agir que si nous marchons en même temps avec Jésus. Il nous appartient donc en tant que chrétien d’entretenir une relation personnelle, intime avec Jésus-Christ, mais également de vivre notre relation avec l’Esprit-Saint de la même manière, c'est-à-dire de le considérer non pas comme une force, mais comme une personne à part entière que l’on peut attrister, outrager par notre comportement, à qui l’on peut mentir, résister : Act 5,3 Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ? Act 5,9 Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront. Act 7,51 Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles! vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Eph 4,30 N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Hbr 10,29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce?

Si pour nous le Saint-Esprit n’est qu’une « force » ou qu’une « puissance », notre relation avec lui ne se limitera qu’à des manifestations d’ordre « extraordinaire », « sensationnel », « émotionnel ». Mais ce n’est pas cela qui va nous faire grandir dans la foi. En devenant chrétien, c’est comme dans la vie maritale, vous faites entrer quelqu’un dans votre vie avec lequel il va falloir vivre et composer jusqu'à ce que la mort vous sépare, et la parole de Dieu va plus loin puisqu’elle suggère que nous laissions le Saint-Esprit prendre le total contrôle de notre vie.

Une des difficultés alors pour le chrétien, c’est cette cohabitation permanente avec l’Esprit-Saint, certains pourront vivre cette présence permanente comme étant une source de joie, de paix et de bénédictions à travers les dons et les fruits de l’Esprit ; Pour d’autres la présence de l’Esprit-Saint en eux pourra être vécu comme un poids dans la mesure il sera continuellement là pour leur parler, leur montrer leurs péchés…
Lorsqu’on ne veut pas laisser au Saint-Esprit toute la place dans notre cœur pour agir à notre place et que l’on préfère continuer à faire à notre tête, on pourra faire alors comme si on est libre, mais cette liberté ne sera pas celle du Saint-Esprit mais tout simplement la notre, celle de notre cœur. On pourra même faire notre « l’intéressant » devant tout le monde en croyant que c’est le Saint-Esprit qui est en train de se manifester, mais ce ne sera que l’expression de nos sentiments et de nos émotions.

Le seul moyen de voir le Saint-Esprit se manifester dans notre vie et dans nos assemblées c’est de chercher en premier à être engagé avec le Seigneur, avec un cœur humble et sincère selon l’exhortation de l’apôtre Paul : Rom 12,1 Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Rom 12,2 Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Rom 12,3 Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun.
Ce n’est qu’en étant consacrés que nous pourrons être de véritables canaux de l’action du Saint-Esprit.


Conclusion
La route que nous propose l'Esprit Saint est Bonheur! C’est la raison même de sa descente sur nous. Laissez l’Esprit Saint venir en nous, pour nous apprendre à prier. "Nous ne savons pas prier comme il faut; mais l'Esprit lui-même prie en notre faveur... Rm8-26"L'Esprit Saint prie pour nous! Nous pouvons tout lui remettre; tout lui remettre chaque jour; il saura faire monter notre prière vers le Père! L'esprit Saint prie beaucoup mieux que nous; laissons-le prier pour nous!"Que la communion du Saint Esprit soit en vous." 2 cor 13-13 L'Esprit Saint est communion! Etre en communion, c'est être uni dans une relation forte, dans une relation où l'on reçoit et où l'on donne! Il faut donc faire barrière aux obstacles, aux résistances et laisser véritablement l’Esprit de Dieu venir en nous pour nous transformer en instruments de communion. La communion, c'est une union "perméable". Les murs tombent... Les barrières se lèvent! On ne garde rien égoïstement! On ne repousse pas ce qui nous est donné! On ne fait plus qu'UN avec Dieu et nos frères, avec toutes nos différences qui deviennent richesses pour la communion. Demandons chaque jour à l'Esprit Saint de nous aider à entrer dans cette communion trinitaire et dans celle avec nos frères et sœurs!

Publié dans Conférence débat

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